Toi, le voyageur lointain, l'essence immatériel
De ma vie, l'homme sans nom et sans visage,
D'où viendras-tu ? Jettes dans le vent le présage
De ton arrivée et laisses-le exploser dans le ciel,
Jettes dans le vent la prescience d'un avenir
Qui me permette d'attendre et d'avoir le sourire.
A toi, le voyageur lointain, je t'adresse
Ces quelques mots, une sorte de promesse.
Je t'adresse mes sourires et mes larmes,
Les choses qui me renversent ou me glacent le coeur,
Celles qui m'insurgent ou bien m'enflamment,
Ces petits riens, synonyme de malheur ou de bonheur.
Je t'adresse les musiques qui me chavirent,
Tous les films qui me font pleurer de rire.
Je t'adresse tous ces moments qui m'inspirent,
Toutes mes bouffées d'air pur où enfin je respire.
Oh toi, le voyageur lointain, existe-t'il le moment
De notre rencontre, cet invraisemblable face à face,
Existe-t'il un futur ? Pour l'instant, je brasse
Pour garder la tête haute et me sentir vivante?
Oh toi, le voyageur lointain, existe-t'il un moment
fortuit, comme une fissure dans l'espace et le temps ?
A l'heure d'aujourd'hui, il n'y a que des paroles
Restant sans réponse, serais-je devenue folle ?
Et pourtant, je t'adresse mon passé et mon présent,
Tout ce qui m'a rendu forte ou m'a brisé.
Je t'adresse mes jardins publics, secrets,
Toute ma nature optimiste, parfois vacillante,
Tout ce monde fantastique que j'ai construit,
Brique par brique, au fil de mes nuits.