| | Poésies | |
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Alexia Invité
| Sujet: Poésies Lun 16 Jan - 11:05 | |
| N' AIE PAS PEUR ...
Tu as eu trop peur pour pouvoir aujourd'hui Regarder le ciel bleu sans y voir un orage Mais je saurai te faire voir la pureté du ciel Et même, lorsque je t'aurai plus apprivoisé, La beauté éclatante de l'orage le plus sombre.
Je saurai te conduire avec pour seul argument mon amour Vers une nouvelle vie où tu seras heureux Comme tu l'étais aux premiers jours de ton enfance, Avant que les hommes et le monde moderne Ne t'écorchent et ne te blessent.
Oublie toutes tes peurs et regarde-moi ; Si le soleil n'était pas sûr de la chaleur de ses rayons, Il ne les projetterait pas sur la terre et les champs ; Moi, sûre de mon amour, je me tourne vers toi Pour t'apporter une vie où seul le rêve sera loi. |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:06 | |
| FEUILLES D' AUTOMNE
L'été est bien fini, et les derniers rayons de soleil Ne servent qu'à brûler un peu plus les feuilles Déjà rousses et sanglantes Des arbres et des vignes.
Ces feuilles pourraient dire que le temps est passé, Que les joies et les rires se sont à jamais tus, Et qu'à leur place on n'entend plus qu'une plainte Pareille à celle des chiens qui pleurent la mort la nuit.
Ces feuilles pourraient dire la fin du bonheur, Ces feuilles pourraient dire : la mort. Mais ce n'est pas vrai ! On a fait dire aux feuilles, On a fait dire à l'Automne: je suis la fin, je suis la mort.
Et ce "on", c'est les hommes, qui prennent la beauté pour la mort, Toujours insatisfaits, soit à espérer, soit à regretter Quelque chose de passé qui ne reviendrait plus, Et à cause d'eux, l'Automne, on ne l'a pas aimé.
Et on n'a plus su voir les vives couleurs rousses, Ne pensant qu'aux pastels d'un paysage printanier ; Et on n'a plus su sentir ce vent frais sur le visage, Tant on regrettait le soleil brûlant d'un été mort
Et on n'a plus su non plus se servir de ses narines Pour sentir, comme les chiens, le fumet de la terre Parée comme un dimanche de son manteau de feuilles, Ni écouter le "merci" que murmure ce sol quand on y marche ;
Et on n'a plus su goûter les pommes nouvelles Dont la saveur sucrée était offerte par l'Automne Comme pour se faire pardonner les premières gelées Oui, on n'a plus su vivre avec chaque saison.
On a désappris à vivre simplement le moment présent. Mais n'écoutez pas les hommes, ne lisez pas leurs phrases Qui parlent de désespoir au lieu de parler d'amour ! Et regardez chaque être, chaque chose, bien en face !
Car chaque chose d'Automne comme chaque être qui a vécu Vous apprendront, généreux, ce que c'est que la vie Et en regardant ses feuilles et en l'écoutant parler, Vous vous direz soudain : "Je suis heureux !" |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:08 | |
| LE FLEUVE ...
Le fleuve, quand il se jette dans la mer A peut-être devant sa fin Un cri muet de désespoir ...
Pareil à l'homme qui, seul devant la mort, A baissé les bras depuis des millénaires Et dont plus un cri ne sort de ses lèvres muettes, Et dont plus aucun acte de sa vie ne lui paraît avoir de sens En face du noir sans fin qui s'étend devant lui.
Pourtant en face de ce noir, il y a tant de blanc Eclatant comme un drapeau vainqueur au-dessus de nos têtes courbées Et tout cet espace neuf nous est offert et il nous est permis De le colorier de nos teintes préférées ; Cet espace, c'est le nôtre, et il s'appelle " Notre vie" ! |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:09 | |
| FLOCONS DE NEIGE
Flocons impertinents qui tombez en Décembre, Pourquoi restez-vous muets et ne murmurez-vous pas Qu'il vous est doux de vous laisser chuter dans l'air glacé Et de venir vers nous, nous offrant votre rêve concret, En attirant nos regards à nouveau pleins d'enfance ?
Flocons amicaux qui recouvrez la plaine Et protégez arbres et maisons de votre calme amour blanc Pourquoi ne dîtes-vous pas que vous aimez la vie, Chaque étincelle de vie qui brille dans chaque maison, Et surtout la grande flamma de feu de ces lueurs unies ?
Flocons obstinés tous unis en une même saison, Pourquoi ne criez-vous pas que les hommes, comme vous, Trouveraient le bonheur s'ils étaient eux aussi unis, Luttant pour un même but, dans une même foule, Qui vaincrait tous les obstacles et crierait sa liberté ?
Flocons moribonds qui tombez trop tôt en eau, Pourquoi fondez-vous sans bruit et ne hurlez-vous pas Que tout a une fin, la neige comme l'homme, L'amour comme l'hiver, et qu'il nous faut à tous Quitter un jour la vie pour fondre comme vous dans l'infini ?
Mais peut-être, fiers flocons, mourrez-vous quand même heureux Peut-être en pensant à la beauté des arbres que vous avez parés, Et aux jeux des enfants, et à l'enfance des hommes sur votre tapis ? Peut-être, heureux d'avoir créé ces instants de beauté, Trouvez-vous la paix dans le sommeil noir ?... Peut-être ... |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:11 | |
| LES LOUPS
Lorsqu'un des leurs est mort, les grands loups sauvages Se groupent et se rendent en courant,serrés les uns contre les autres, Vers la colline la plus haute, dans la nuit Et tournent leur regard jaune vers cette même clarté pâle De la lune, immobile là-haut dans son éternité, Devant laquelle, sans plus bouger, ils hurlent de désespoir.
Hurlement incessant, qui paraît ne plus jamais s'arrêter Comme les vagues qui meurent sans cesse sur la plage, Hurlement étranglé, dont la violence désespérée Epouvante ceux qui l'entendent du fond de leur maison, Hurlement de vaincus, partant du ton grave de tristesse Jusqu'à une interrogation lancée sur des notes irréellement aigues.
Lorsqu'ils hurlent à la mort, les loups, ces grands vainqueurs, Disent que c'est en vain qu'ils vivent et qu'ils mènent Cette lutte de chaque seconde contre les bois et les hommes ; Pleurent que c'est pour rien qu'ils vivent et qu'ils agissent, Puisque jamais ils ne pourront atteindre l'éternité. Ils hurle,t et maudissent cette lune impassible Que leurs cris n'atteignent pas dans sa hauteur.
Lorsqu'ils hurlent à la mort, les loups, pareils aux hommes, Se révoltent devant leur destin commun, Qui les oblige à mourir après avoir tant lutté pour vivre ; Après s'être battus pour parvenir à aimer ou créer quelque chose, Ils savent qu'ils seront un jour des vaincus devant la mort, Et que ce jour-là aucune des victoires vécues n'aura plus d'importance, En face du noir sans ton qui commencera pour eux.
Mais taisons-nous... Si nous commençons à en parler, N'allons-nous pas nous aussi hurler comme des loups ?... |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:12 | |
| LES MOTS
Vous êtes mes complices lorsque je veux séduire, Vous êtes mes boucliers lorsque je dois me défendre, Vous êtes présents à chaque seconde de ma vie. Il vous arrive souvent de me réveiller la nuit, m'obsédant, Assemblés dans une sombre litanie, celle d'un Requiem.
Mais plus que mes amis, vous êtes ma vie entière, Même les plus noirs d'entre vous scintillent plus que l'or. Sans vous je ne serais rien, les hommes ne seraient pas hommes, C'est grâce à vous qu'ils pensent, si c'est par nous que vous existez, ...Quoique parfois l'un de vous nous possède et nous tourmente.
Oui, vous nous tenez bien ! Et pourquoi nous défendrions-nous ? Certains vous ont classé dans un ordre insensé, Dans de grands cercueils lourds posés sur des étagères. Certains vous ont perdu et du coup se sont perdus, Et errent égarés dans de longs couloirs blancs.
Et moi, je vous aime, vous, les MOTS Car vous êtes l'essentiel et l'essence de la vie, Et je n'oublie jamais que c'est grâce à vous que je vis. |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:14 | |
| L' OISEAU BLESSE
Blessé dans le plus fort de la tempête, Son coeur meurtri a été déchiqueté par les vagues en furie Qui suivaient leur chemin sans prendre garde à l'oiseau, Et qui l'ont roulé pendant un temps si long, Qu'à la fin il avait cessé de lutter et de se débattre Et se laissait aller vers sa mort certaine.
Les vagues ont porté l'oiseau blessé jusqu'à la plage Où sur le sable fin, il est resté sans bouger, Où sur le sable d'or, il a rouvert les yeux, Où sur le sable chaud, il a découvert la vie.
La vie, pas comme il la voyait lorsqu'il volait là-haut, Mais la vie... comment dire? Celle que l'on dit "vraie" Celle qui passe avant tout: respirer, aimer... vivre ! Celle qu'on ne peut comparer qu'au désir de l'amour !
L'oiseau blessé étendu sur le sable a compris A la seconde même où il a vu la beauté et le désir de vivre, Qu'il allait pourtant devoir mourir bientôt, Touché à mort par la mer, son ennemie,
Et l'air était si doux sur cette plage Que l'idée de ne plus jamais le respirer Le mit dans un désespoir tellement violent Que si quelqu'un avait regardé la plage, Il aurait eu le coeur fendu par ses battements d'ailes révoltés.
Malgré toute son angoisse, l'oiseau blessé se ressaisit ; Il se traîna jusqu'à un rocher que les vagues Avaient rendu lisse, mais qui était vide comme une toile vierge.
L'oiseau, rassemblant, épuisé, ses dernières forces Avec son bec meurtri, tailla dans le rocher Sa propre image : celle d'un oiseau blessé Qui resterait dans ce roc, gravé aux yeux de tous, pour l'éternité.
Et il mourut ainsi, l'oiseau ; il mourut épuisé Ne pensant à rien d'autre qu'à rectifier encore Un détail de sa sculpture pourtant finie.
Oui, il mourut ainsi, mais il mourut sublimé Ayant réalisé à partir de son désespoir de mourir et De son désir de vivre, une oeuvre d'art parfaite !
Cet oiseau blessé qui taille le roc, C'est l'artiste qui crée son oeuvre, C'est ce désespoir de mort qui le pousse à créer Ce désespoir si noir qu'on devrait le maudire, Mais peut-on même le hair, puisque c'est de lui qu'est crée la beauté ? |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:14 | |
| TOI, LE PEINTRE ...
Toi, le peintre, pourquoi as-tu peur d'utiliser le ROUGE ? Ose t'enfoncer entièrement dans cette couleur primaire, Un peu comme l'on plonge l'été dans la mer, Quand on n'est plus rien sinon l'eau autour de soi. Ose ne voir que le ROUGE, peints une toile En utilisant seulement cette couleur, dans tous les tons si tu le veux, Et sur n'importe quelle forme, cela n'importe guère, L'essentiel, c'est que tu ailles jusqu'au bout ! Alors tu comprendras.
Tu comprendras la guerre et le sang versé pour rien, Et les larmes des peuples opprimés par d'autres Qui s'estiment supérieurs à partir de fausses raisons. Tu comprendras la violence de l'homme d'aujourd'hui En traçant les barrières rouges qui sont dreddées Entre chaque race, et même entre chaque homme. Tu comprendras enfin la vanité de l'homme, Et en peignant tu auras envie de crier : "Arrêtez !"
Oseras-tu alors reprendre ta palette Pour ajouter au ROUGE la noblesse de l' OR Et créer ainsi une couleur nouvelle, Qui sera celle de l'homme nouveau ? L'homme nouveau qui ne ferme pas les yeux sur son passé, Mais le regarde au contraire en face pour construire le présent. L'homme nouveau qui crée une nouvelle vie En ne retombant pas dans les erreurs de ses aînés.
Prendras-tu alors, pour mettre autour de cet homme, Comme base une couleur VERTE, D'un VERT éclatant, victorieux, d'un VERT neuf Et peindras-tu avec les taches des arbres Et la jeunesse nouvelle des prairies libérées ?
Je l'espère pour toi, car si tu peints cela Tu trouveras le BONHEUR ; Et l'avenir, grâce à toi et à beaucoup d'autres, Aura fait un grand pas vers la LIBERTE . |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:15 | |
| SOLEIL D' HIVER
Les rayons du soleil d'hiver ont une douceur pâle Mais nous arrivent comme estompés à travers deux saisons, Dans la brume incertaine des souvenirs de l' été Où le soleil brûlait, dans le feu de la vie et de l'action.
Mais aujourd'hui ses rayons sont calmes et apaisés, Et ils se propagent en faisceaux sur la forêt et la ville, Réchauffant un peu l'écorce des arbres sans feuilles Comme le coeur des hommes perdus dans leurs manteaux.
Et ces rayons nous disent de ne pas perdre espoir, Que même s'il ne brille pas, le soleil est toujours là Et veille sur la terre, même dans la nuit de l'hiver.
Et ces rayons nous montrent que les hommes devraient, Comme les arbres et les champs endormis, faire une halte dans leur vie Pour se reposer et se regarder en face, dans la glace de l'étang gelé. |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:15 | |
| VICTOIRE
Pourtant il suffirait de si peu de choses Pour que tout ce gris se transforme Et prenne une nouvelle teinte mauve.
Il faudrait d'abord éclaircir ce gris En y ajoutant une touche de blanc, Le blanc de l'innocence des vieilles rêveries d'enfants, Car l'enfance vainct tous les obstacles, tant est grande sa soif de bonheur.
Ensuite, il faudrait recouvrir ce gris maintenent épuré D'une large pellicule rose, pas d'un rose fané, Mais d'un rose-rouge, couleur constructive Qui ne demande qu'à lutter pour dominer la tristesse.
Alors éclatera le mauve, la teinte dite à tort "des rêves", Car elle est celle de l'espoir, ou plutôt celle d'un but, Le but final qu'il nous faut atteindre En passant par-dessus les obstacles qui se dressent, Et surtout en passant par-dessus soi-même. |
| | | Alexia Invité
| Sujet: Re: Poésies Lun 16 Jan - 11:16 | |
| VIVRE ...
Il y a plus d'amour Dans le geste de l'arbre qui abrite des oiseaux dans ses branches Et donne son ombre aux fleurs à son pied, Que dans tous les mots du monde.
Il y a plus de pureté Dans la tige fragile de la fleur qui se cache dans les fougères Pour n'être vue par personne, Que dans la couleur la plus claire.
Il y a plus d'espoir Dans la clarté limpide du soleil qui se lève à l'horizon En prélude à un jour nouveau , Que dans la plus haute des cathédrales.
Il y a plus de désespoir Dans le regard de l'oiseau qui vient de tomber du nid Et qui sait ce qu'il va devenir, Que dans le plus noir des adagios.
-Oui, mais de quoi disposons-nous, nous, bas mortels, Pour aimer comme pour pleurer ? Seulement de ces moyens que nous avons créés Avec notre propre voix auparavant muette Et qui depuis a trouvé son registre pour chanter.
Et c'est par ces mouens que vivre nous devient possible, Et c'est par ces chants neufs que nous nous élevons Pour aller jusqu'au ciel où là, égaux des anges, Nous rêvons, pleurons, aimons, crions... Vivons ! |
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| Sujet: Re: Poésies | |
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