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 Le secret de Milhor

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Kathleen
Plume d'ange
Kathleen


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MessageSujet: Le secret de Milhor   Le secret de Milhor EmptyMar 17 Jan - 14:48

Rose descendit du bus et tira ses trois valises vers le bâtiment en face d'elle. Sur le haut de ce bâtiment était inscrit : "Aux Rouges Roses". Ce nom fit sourire la jeune fille à cause de son prénom. Rose était une ravissante jeune femme de vingt-quatre ans. Elle avait de grands yeux bleus qui reflétaient un peu sa trop grande naïveté, et de longs cheveux auburn, coiffés en tresse. Elle était venue à Milhor en tant que future institutrice. On était début Août, mais malgré tout, les nuages peuplaient le ciel. Quand elle avait obtenu le poste, on lui avait dit qu'elle aurait le droit de loger gratuitement au haras de monsieur James. Elle frappa à la porte. L'homme qui lui ouvrit était un peu petit et rondouillard. Il possédait moins de trois cheveux sur la tête et portait des lunettes toutes rondes. Ce n'était pas du tout le portrait que la jeune femme se faisait du propriétaire d'un haras, mais elle demanda quand même :
- Monsieur James ?
- Non, je suis son intendant Maximilien Rotten. Monsieur James s'est absenté pour affaires depuis le mois de Juin. Puis-je vous être utile ?
- Je… Oui, je suis la nouvelle institutrice. On m'a dit que je pourrais loger ici.
- Ah oui, monsieur James m'avait averti que nous aurions une pensionnaire. Entrez !
Il se mit soudain à crier.
- Dora !
- Oui, monsieur Rotten ?
- Cette jeune fille est la nouvelle institutrice. Tâche de lui montrer sa chambre et qu'elle y soit bien.
- Oui, monsieur.
- Bonsoir, mademoiselle, dit-il en s'adressant à Rose.
- Bonsoir, répondit Rose, en paraissant surprise que Dora ait peur de cet homme.
- Venez, dit Dora. Je vais vous montrer votre chambre. Je vais vous aider à y porter vos valises.
Rose acquiesça et accompagna Dora.
- Au fait, déclara t-elle, je ne me suis même pas présentée. Je m'appelle Rose, Rose Creash.
- Et moi, Dora, Dora Tates.
Dora entra dans la chambre et ouvrit en grand, rideaux et fenêtres.
- Vous êtes ici chez vous. Par contre, nous ne mangeons pas à heures fixes, donc vous avez ici une kitchenette pour vous faire à manger. Si vous avez besoin de quelque chose…
- Non, merci Dora, c'est parfait, et si spacieux.
Dora sourit.
- Si vous voulez, demain après-midi, je pourrais vous faire faire le tour du domaine par l'extérieur. C'est un charmant chemin de montagne.
Rose lui sourit à son tour.
- Quelle bonne idée ! Et ainsi, nous pourrons bavarder. Ce serait si agréable d'avoir quelqu'un que j'apprécie et avec qui je m'entende bien.
Dora acquiesça.
- Alors, à demain.
Rose s'installa et dîna seule. Son arrivée s'était relativement bien passée. Elle était tout de même surprise que le maître de maison qui l'accueillait n'ait pas été là au moment de son arrivée. Mais très vite, elle se désintéressa de cela et prit soin de ranger ses affaires. Puis, elle se coucha.
Le lendemain, Rose se leva très tard. Elle faisait souvent la grasse matinée pendant les vacances depuis qu'elle était institutrice. Cela lui faisait beaucoup de bien. L'après-midi, elle se rendit dans l'entrée où Dora l'accueillit. Puis, elles partirent se promener.
- Alors, mademoiselle Creash, vous avez bien dormi ?
- Ah non, tutoyez-moi et appelez-moi Rose ! Je suis quasiment sûre que nous avons le même âge.
- J'ai vingt-cinq ans.
- Et moi vingt-quatre, vous voyez bien !
Elles se mirent à rire.
- D'accord, Rose. Je veux bien. Nous pourrons ainsi devenir de meilleures amies encore.
- Tout à fait, Dora. Dis-moi, Dora, c'est peut-être mon imagination, mais… il ne semble pas y avoir beaucoup de monde dans ce haras.
- Et bien, en fait, c'est pour ça que tu dois manger dans ta chambre. Il n'y a au haras que monsieur Rotten, l'intendant et moi.
- Mais comment… ? Je veux dire, on ne peut pas gérer tout un haras à seulement deux personnes.
- Je suis bien d'accord, mais Rotten a renvoyé tout le monde juste après le départ de monsieur James.
- Tout le monde ? Etaient-ils si incompétents ?
- Pas du tout. Ce sont les exigences de monsieur Rotten qui étaient trop grandes. Il a, et de loin, exagéré.
- Exagéré ? Mais toi, tu sembles avoir échappé à ce massacre.
- Moi, je suis un cas à part. Monsieur James m'aime bien. Et puis je suis depuis longtemps avec lui. Il m'a engagé dès que j'ai pu obtenir un diplôme m'autorisant à m'occuper de chevaux, autrement dit à dix-huit ans. Si tu comptes…
- Cela fait sept ans. Et le reste de l'équipe ?
- Il a du la changer il y a trois ans. L'équipe qu'il avait avant était plus qu'incompétente. Et là, ce n'était pas exagéré. Ils buvaient des dizaines de bouteilles chaque soir. C'en était trop. Monsieur James n'en pouvait plus de les rappeler à l'ordre.
- Tu n'as malgré tout pas tant d'ancienneté.
Dora eut un sourire malicieux.
- Monsieur James a seulement trente ans.
Rose parut alors surprise.
- N'est-ce pas un peu jeune pour avoir un haras ?
- Il l'a ouvert dès qu'il a pu, à vingt-trois ans.
- Mais c'est… ce qui veut dire que tu es là depuis le début ?
- Exactement. C'est pour ça que Rotten ne m'a pas renvoyée. Pourtant, il sait que je sais.
- Que tu sais quoi ?
- Ecoute, Rotten est un vrai salaud, ça ne fait pas un pli, mais… il est de pire en pire avec le temps. Quand il a du partir pour ses affaires, monsieur James a fait appel à une agence pour avoir un intendant digne de ce nom. C'est Rotten qui est venu. Une semaine après son arrivée, monsieur James partait. Et pourtant, dieu sait que…
- Tu m'intrigues.
- Deux jours après son arrivée, Rotten a profité de l'absence de notre maître pour tenter de monter un de nos chevaux. Oh, ça n'a rien d'interdit. Mais il s'est montré si brutal avec lui que le cheval était gravement blessé. J'ai du le panser et le soigner plus que d'ordinaire.
- Mon dieu, quelle horreur !
- J'ai voulu avertir monsieur James, et j'ai demandé à un des membres de l'équipe de le lui dire.
- Et il est parti quand même sachant cela.
- Il nous a laissé aux mains de Rotten, oui.
- C'est incroyable. Immonde ! Mais toi, il ne t'a jamais brutalisée, au moins.
- Non, bien que j'aie peur qu'il le fasse un jour. C'est bien pour ça que je… lui obéis.
- Te demande t-il des choses que tu n'es pas censée faire ?
- Ses repas. Je dois les lui faire et les lui apporter. Je m'occupe du ménage aussi. Tout ce que les gens qu'il a renvoyé faisaient. Quand je ne suis pas là, il emploie une fille du village, mais il refuse de le faire à plein temps. D'un autre côté, il ne m'exploite pas. J'ai toujours droit à mes congés, à la même période du mois. Ainsi qu'à mon salaire. Pourtant, je ne l'aime pas.
- Je vois.
- Et si ce n'était que cela. Mais le plus troublant est ailleurs.
- Où ?
- Et bien, ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais depuis la venue de Rotten, il a fait gris tout le temps. Pas une trace de ciel bleu, rien. Et ce n'est pas tout, j'ai remarqué que quand je revenais de pause il manquait toujours un cheval. Et que des tâches de sang se trouvaient sur les robes de ses plus proches voisins.
- Que crois-tu donc ? Qu'il se livre à de la… magie noire ?
- Je ne sais pas. Mais il en a tout le profil.
Les deux femmes se rendirent aux écuries. Elles s'approchèrent d'un petit poulain.
- Peu importe qui est vraiment Rotten, mais je ne supporte pas qu'il fasse du mal aux chevaux.
- Je te comprends.
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Kathleen
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MessageSujet: Re: Le secret de Milhor   Le secret de Milhor EmptyMer 18 Jan - 14:38

Dora prit alors une expression plus enjouée.
- Mais toi, tu m'as l'air de les adorer, les chevaux !
- Oui. Mon grand-père possède un ranch. Il m'a plusieurs fois donné l'occasion de monter. Et puis, il m'a offert ma propre pouliche quand j'avais huit ans. Mon père doit m'envoyer cette jument ici, maintenant que je vais vivre à Milhor. Et puisqu'il y avait ici un haras, j'ai supposé que je pourrais envisager de louer un box.
- Nous pourrions vous en louer un, s'écria une voix.
- Mon… monsieur Rotten, bredouilla Dora.
- Et bien, Dora, ce n'est pas un endroit pour une jeune fille ! Vous n'auriez pas du amener mademoiselle Creash ici !
- C'est moi qui ai demandé à venir, monsieur Rotten, s'écria Rose. Comme je l'ai dit à Dora, mon grand-père a un ranch et j'ai toujours adoré les chevaux. Et ce petit poulain est adorable. A en juger par son petit ventre, sa maman doit avoir beaucoup de lait.
- Il vient de finir d'être sevré, commenta Dora. Ce petit poulain est très important pour nous. Sa maman est arrivée une semaine avant monsieur Rotten. Ce petit poulain est né presque tout de suite.
- Pourquoi est-il si important ?
- Voilà son père, dit Dora en montrant l'étalon du box voisin. Il s'agit de Brume, le cheval particulier du maître.
- Le cheval particulier de monsieur James ?
- Mais oui.
- Et sa mère ?
- Sa mère nous a été envoyée par un particulier qui souhaite que nous nous en occupions. Il y a longtemps, Brume a été pris de maladie et le vétérinaire nous a conseillé de l'envoyer dans un ranch où sa convalescence se passerait mieux. L'homme chez qui nous l'avons envoyé nous a récemment envoyé la maman, enceinte du poulain. Il voulait que nous la gardions momentanément. Mais hier, elle a été prise d'une forte fièvre et emmenée chez notre vétérinaire, au village. Apparemment, son état s'améliore de jour en jour.
Rose s'approcha de l'étalon, tendant sa main pour le caresser. Soudain, Rotten se précipita pour éloigner la jeune fille.
- Ne vous approchez pas, il pourrait vous mordre ! Il est brutal.
Mais le cheval, d'un coup de tête, écarta l'intendant de son maître et alla loger sa tête dans la main de Rose qui le caressa.
- Mais non, vous voyez bien. Il est gentil.
Dora était toute pâle.
- Rose, monsieur Rotten a raison. Brume n'aime pas les étrangers. D'ordinaire, il les repousse. Je ne sais pas qui tu es mais tu dois avoir un pouvoir caché.
Rose éclata de rire.
- Oui, peut-être.
Rotten eut alors l'air pensif.
- Mademoiselle Rose, pourriez-vous venir un instant dans mon bureau ?
- Heu… oui, bien sûr.
Rose accompagna donc l'intendant dans son bureau.
- Qu'y a-t-il ?
- Et bien, voilà, la semaine prochaine, Dora est en congé. Or, les chevaux sont sans personne quand elle part. Si vous pouviez vous occupez d'eux pendant cette semaine, cela nous soulagerait de bien des inquiétudes. Je vous payerai, naturellement.
Rose estima que ce serait un bon moyen de garantir la sécurité des chevaux. Elle accepta.
Le premier jour après le départ de Dora qui passait sa semaine en famille, Rose commença par aller prendre soin des chevaux, ce qui ne lui prit pas longtemps. Ce serait tout ce qu'elle aurait à faire, matin et soir. Elle téléphona aussi au vétérinaire pour prendre des nouvelles de la jument. Celle-ci pourrait apparemment être de retour pour le début de la troisième semaine d'Août. Rose savait aussi que le maître de maison et du haras, monsieur James, allait bientôt être de retour. Elle ne savait pas qui il était, mais une chose était sûre, il ne pouvait pas être un homme bien s'il abandonnait ses chevaux à un homme comme Rotten. Ce jour là, elle y pensait alors qu'elle se rendait au village, situé à un kilomètre du haras, pour y visiter l'école. Alors qu'elle était pensive, elle se heurta soudain à un homme qu'elle n'avait pas vu arriver.
- Oh ! Pardonnez-moi, monsieur !
- Ce n'est rien, mademoiselle, je vous assure, c'est moi qui devrais m'excuser.
- Non, c'est moi, je rêvais.
- Je vois. Et, demanda t-il en souriant, puis-je savoir à qui j'ai l'honneur ?
Rose le toisa. Le jeune homme était grand, plus grand qu'elle d'au moins dix centimètres, de grands yeux bruns, de courts cheveux bruns, et une stature imposante, carrée, musclée. Elle avait le sentiment que cet homme aurait pu, s'il l'avait voulu, la briser en petits morceaux d'un geste, mais son air inspirait la confiance. Elle lui sourit.
- Appelez-moi Rose !
- En ce cas, appelez-moi David ! S'écria t-il avec joie.
- Très bien.
- Je ne vous avais jamais vue par ici.
- Oui, je suis la nouvelle institutrice.
- Hmm, je vois. Et bien si vous êtes nouvelle par ici, vous ne devez pas connaître la falaise de Milhor.
- Heu… non.
- Ce n'est pourtant pas un spectacle à manquer par ici. Je vous fais le guide, proposa t-il.
- Et bien, ce n'est pas que je ne veuille pas, mais…
- Oui ?
- Je me rendais à l'école. Je voudrais voir où elle est.
- Et bien laissez-moi vous y guider, et ensuite nous pourront aller à la falaise.
- Vous êtes du pays ?
- Oui, j'habite Milhor depuis tout petit. Je connais tous les recoins.
- En ce cas, j'accepte.
Ils se rendirent au village en parlant de tout et de rien, principalement de leur enfance. Ils riaient en arrivant à la falaise.
- Et votre grand-père vous a ainsi appris à monter ?
- Mais oui, et je…
Mais soudain, son regard se figea devant tant de beauté. La falaise surplombait la mer, et, sur le côté, on pouvait voir le village, qui était sur une pente. Le spectacle était stupéfiant et magnifique. Elle se retourna et son sourire si spontané plut à David.
- C'est… merveilleux ! Si beau et si perçant au cœur, je…
- Je vous l'avais bien dit, fit David en souriant.
Mais quand le regard de Rose se plongea dans celui de David, si pénétrant, elle fut subjuguée pendant une minute et recula sans s'en apercevoir. Elle glissa brutalement en poussant un cri. David réagit vite, se précipita et lui attrapa le bras pour l'amener près de lui. Elle avait eu si peur, et il la comprenait si bien, que pendant quelques minutes, il restèrent collés l'un à l'autre, sans bouger. Soudain, comme un peu honteuse, Rose s'écarta de David. Leurs regards se croisèrent. Leurs visages s'approchèrent. Et sans même qu'ils s'en rendent bien compte eux même, leurs lèvres se touchèrent. Un doux baiser débuta, doux et harmonieux à la fois. Mais soudain, Rose sembla se rendre compte de ce qui se produisait. Elle se détacha de David et regarda sa montre.
- Pardonnez-moi ! Je dois partir !
Elle s'enfuit en courant.
- Rose, attendez ! S'écria David, sans succès.
Et c'est doucement qu'il repartit vers le village.
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MessageSujet: Re: Le secret de Milhor   Le secret de Milhor EmptyMar 24 Jan - 13:24

Rose courut jusqu'au haras sans s'arrêter, sans ressentir l'essoufflement du a sa course. Elle fit rapidement son travail aux écuries pour le soir. Puis, elle alla se coucher. Sans manger. Elle n'en avait plus le courage. Elle ne savait pas ce qui s'était produit en elle. Quel sentiment s'était donc emparé de son cœur ? Etait-ce du à la magie de l'endroit, de l'instant ? Elle-même n'en savait rien.
- Bien, se dit-elle, demain, je retourne à la falaise. On verra bien ce qu'il se passe.
Le lendemain, elle se prépara un pique-nique, fit entièrement les soins des chevaux, et partit. Arrivée à la falaise, elle déposa son panier et se mit à contempler la mer. Un bon moment plus tard, une voix se fit entendre :
- Je savais que vous seriez là.
Rose tourna la tête, sourit à celui qui n'était autre que David, et regarda à nouveau vers la mer. Le jeune homme s'approcha.
- Puis-je m'asseoir ?
Rose lui fit signe qu'il pouvait. David s'assit près d'elle.
- Je crois qu'il me faut m'excuser pour hier. Je vous ai sans nul doute brusquée. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Pardonnez-moi !
- Il n'y a rien à pardonner. Vous êtes ici sans doute pour la même chose que moi. Je me suis posé des questions. Je me suis demandée si tout cela n'était pas du à la splendeur du lieu. Cela fait un moment que je l'observe vous savez, et rien ne se passe en moi. Rien.
Elle le regarda.
- Nous avons été attirés l'un vers l'autre. Ca ne fait aucun doute pour moi. D'ailleurs, ce baiser n'était pas le vôtre ou le mien, non, c'était le nôtre.
David demeurait muet. Rose regarda sa montre.
- Midi ! Je vous offre un peu de mon repas ? Il y en a pour un régiment !
- Et bien, si gentiment proposé, je ne peux pas refuser.
Ils passèrent toute l'après-midi à discuter et à rire. A la fin de la journée, le "vous" était devenu "tu". David et Rose étaient amoureux, chacun le savait. Les journées de Rose, à partir de ce jour là, se déroulèrent toutes de la même façon. Le matin, après avoir soigné les chevaux, elle allait à la falaise. David la rejoignait environ une heure plus tard. Chacun ramenait un jour sur deux le pique-nique et ils mangeaient et passaient du temps ensemble au sommet de cette falaise. Ils étaient très amoureux l'un de l'autre et plus les jours passaient, plus ce sentiment s'intensifiait. Le jour vint où Dora revint de ses congés. La première chose qu'elle fit, fut d'aller voir Rose.
- Rose !
- Dora ! Enfin de retour !
- Oui, rien d'ennuyeux en mon absence ?
- Non. Pas un cheval n'a disparu.
- Logique, le maître est de retour, je l'ai vu.
- Ah ? Moi pas.
Mais Rose se dit qu'étant donné qu'elle n'était jamais au haras, ce ne devait pas être un hasard.
- C'est incroyable, Rose. A à peine une demi heure d'ici, le soleil brille de milles feux. Et ici, le temps est nuageux et pluvieux comme sorti d'une malédiction.
- Epoustouflant !
- Bon, je dois aller m'occuper de Rotten. Maintenant que la domestique est partie.
- D'accord.
Dora partit. Rose rêvassa, puis décida de visiter le haras afin de surprendre le maître des lieux. Elle avait averti David qu'en raison du retour de Dora, elle n'irait pas à la falaise, ce jour là. En descendant, elle aperçut Dora en grande discussion avec… David. Elle s'avança, mais il partit. Dora était penaude.
- Dora ?
- Ah, Rose, ça va ?
- Mais comment connais-tu David ?
- Tu l'appelles David, toi ? Tu es bien la seule.
- Pourquoi, comment l'appelles-tu toi ?
- Monsieur, bien sûr.
- Mais, monsieur quoi ?
- Monsieur James.
Rose était abasourdie.
- C'est… le maître de ce haras ?
- Mais oui.
- Et de quoi te parlait-il ?
Dora baissa la tête.
- Il m'a demandé ce que je faisais avec ce plateau. J'ai du lui dire. Il était terriblement en colère quand il est parti. Je crois qu'il est à son bureau.
Rose décida d'aller parler au jeune homme. Elle frappa à la porte e son bureau.
- Entrez !
Rose entra et tomba face à un David très surpris.
- Mais que fais-tu là ? Comment as-tu trouvé où je travaille ? Je ne te l'ai jamais dit.
- Je VIS ici.
David se frappa le front du plat de la main.
- Mais bien sûr, j'aurais du m'en douter quand tu m'as dit que tu étais l'instit. Ca m'était complètement sorti de l'esprit !
Il prit un air enjoué.
- Mais c'est une bonne nouvelle !
Rose le regarda de manière très noire, puis détourna les yeux.
- Moi qui pensait que tu étais un mec bien. J'ai honte de m'être laissée avoir par toi.
- Tu dis ça parce que j'ai oublié ce détail, dit-il, interloqué. Je ne comprends pas.
Rose éclata.
- Je me contrefiche que tu aies oublié où je devais vivre et que j'étais ici ! Si je te déteste, c'est parce que tu es le maître de ce haras, voilà !
- Quoi ? Mais je pensais que tu adorais les chevaux !
- Justement, je les adore ! Parlons-en ! Je suis sidérée que tu laisses tes animaux se faire maltraiter. Pire que tu abandonnes ton rôle pendant plusieurs mois envers celui qui les maltraite. Et puis que tu te mettes en colère contre Dora alors qu'elle la victime dans cette affaire ! Comme tes anciens employés, que Rotten a renvoyés !
David secoua la tête.
- Rose, je n'ai jamais été en colère après Dora. Dora est comme ma sœur depuis que je l'emploie ici. Je suis en colère après Rotten. Il n'a pas le droit de la traiter comme si elle était sa servante.
Rose se calma légèrement.
- Vraiment ?
- Mais oui, Rose. Quant à cette histoire de maltraitance, je n'en savais pas le premier mot. Qui leur a fait du mal ?
- Dora m'a dit qu'elle avait retrouvé des traces de sang sur la robe de plusieurs de tes chevaux à ses retours de congés, et que certains avaient disparus. Et aussi que Rotten les brutalisait quand il les montait.
- Quoi ? Mon dieu ! Mais c'est horrible. Je n'en savais rien, je te jure. J'aime mes chevaux et je ne supporte pas qu'on leur fasse leur moindre mal. Cet horrible monstre ! Si j'avais pu me douter…
- J'ai eu peur pour eux, moi aussi, surtout quand j'ai vu le petit poulain. Mais Rotten n'en a pas touché un seul tant que j'étais ici.
- Brume ?
- Je crois que Brume sait se défendre. Il mord bien quand il n'aime pas.
- Il t'a mordue ?
- Non, au contraire. Il a poussé Rotten pour pouvoir mettre sa tête dans ma main. Il voulait que je le caresse. D'ailleurs, Dora en a été toute étonnée. Il parait qu'il n'aime pas les étrangers.
- Oui, je ne me l'explique pas.
Soudain, une voix se fit entendre et Dora apparut.
- Monsieur, monsieur !
- Calme-toi, Dora, que se passe t-il ?
- C'est le vétérinaire, il ramène la mère de Lalo !
- Quelle bonne nouvelle ! Allons-y !
Le vétérinaire était en train de reconduire la jument dans son box, mais à mesure que Dora, David et Rose s'approchaient d'elle, Rose écarquillait les yeux. Elle finit par courir auprès de la jument.
- Brise ! Brise !
La jument hennit. Le vétérinaire parut surpris, mais pas autant que David et Dora. Rose caressa doucement la jument.
- Brise ! Ainsi, c'est toi la maman de Lalo. Je comprends pourquoi l'étalon m'a laissée l'approcher. C'est parce que tu es sa femelle. Je comprends mieux. Grand-père t'a envoyée tôt, dis donc !
David s'approcha de Rose.
- Ce… ce cheval est le tien ?
- Je t'ai raconté que mon grand-père tenait un ranch, tu te souviens ?
- Le ranch où j'avais envoyé Brume !
- Ce doit être le même.
Mais soudain, on entendit un cri provenant de l'intérieur de l'écurie.
- Monsieur James, Lalo a disparu !
- Quoi ?
Le jeune homme se précipita dans l'écurie, suivi de Rose.
- Ce doit être Rotten qui l'a enlevé. Il a fait disparaître des dizaines de chevaux avant l'arrivée de Rose.
On fouilla rapidement le haras. Rotten était parti corps et biens, en emmenant le poulain. Rose sauta sur Brise, David sur Brume, et ce fut côte à côte qu'ils se mirent à la poursuite de Rotten. David et Rose traversèrent le village et foncèrent vers la falaise. C'est là qu'ils virent Rotten psalmodier des incantations étranges. Lalo était attaché à un arbre et hennissait d'un ton inquiet. Rotten avait fini de psalmodier et entendit venir les chevaux. Il se tourna vers Rose et David.
- Ah, ah, ah ! Vous arrivez trop tard ! Dès que ce petit poulain aura touché ces récifs, la nuit s'emparera du monde et le démon qui est en moi pourra sortir et s'emparer du monde !
- Il est complètement fou, s'écria David.
Mais Rotten avait déjà libéré le poulain et l'avait effrayé pour le lancer vers le précipice. Le poulain courait vers la falaise, affolé. Rose fut la plus rapide et Brise vint se poster juste devant Lalo qui, pris de panique, fit demi-tour et poursuivit alors Rotten qui s'enfuit en courant. Rotten n'eut pas de chance, David et Brume lui bloquait le passage. Il fut forcé de faire demi-tour et, sans s'en rendre compte, fonça vers la falaise et tomba dans le vide. Au moment où son corps fut emmené par les flots, les nuages disparurent, laissant apparaître le soleil. Rose, David et les trois chevaux repartirent tranquillement vers chez eux. En traversant le village, tous les villageois sortaient. David fit une annonce :
- Que tous ceux qui étaient mes employés avant l'intervention de ce stupide Rotten arrivent à l'heure demain matin !
Un hourra accueillit cette annonce. Rose et David avancèrent jusqu'au haras où Dora les attendait. Pendant que Dora prenait soin des chevaux, Rose et David s'installèrent sur un banc, dans le jardin, Rose sur les genoux de David. Ils admirèrent le premier coucher de soleil de Milhor depuis des mois.
- Rose, ma chérie, je voudrais…
- Oui, David ?
- Je voulais te demander… accepterais-tu… d'être ma femme ?
- Oh, David, c'est vrai ?
Celui-ci lui sourit et elle mit ses bras autour de son cou pour l'embrasser. La paix était enfin revenue à Milhor et aux "Rouges Roses" en même temps que le maître de ce haras et la délicieuse institutrice qu'il aimait.
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